La Chauve-souris

Il existe près de 1400 espèces de chauves-souris à travers le monde, elles représentent à elles seules 20% des mammifères mondiaux. Les chauves-souris sont des mammifères volants appartenant à l’ordre des Chiroptères. Ce ne sont pas des rongeurs (comme les souris).

Toutes les chauves-souris se nourissent d’insectes (en Europe). Elles peuvent en une nuit consommer près de la moitié de son poids en insectes variés tels que les moustiques et autres parasites de l’Homme, mais aussi des papillons de nuit. Ce sont donc d’excellents insecticides naturels.

L’aile de la chauve-souris est en réalité une main modifiée. A l’exception du pouce, les autres doigts sont particulièrement allongés et sous-tendent une fine membrane de peau, souple et élastique, assurant la portance.

Cette main ailée peut aussi servir de protection quand l’animal est au repos. Certaines espèces, les Rhinolophes, s’en enveloppe alors telle une grande cape isolante (3 espèces sur 24 en Charente Maritime). Les ailes agissent aussi comme un régulateur thermique. Brassant l’air nocturne, elles contribuent à abaisser la température de l’animal en vol. Elles ne font pas que voler, certaines peuvent aussi se déplacer sur le sol, dans les branches ou sous les voûtes des cavités.

Presque toutes les chauves-souris quittent leur gîte à la tombée de la nuit. L’essentiel des espèces s’oriente et chasse à l’aide de l’écholocalisation (ou sonar) qui leur permet d’évoluer dans l’obscurité la plus totale.

La vue est toutefois fonctionnelle, mais reste chez la chauve-souris l’un des sens les moins performants après l’ouïe et l’odorat, beaucoup plus développés.

Presque toutes les chauves-souris passent une grande partie de leur vie la tête en bas. Quand elles se suspendent, leur poids exerce une traction sur des tendons qui maintiennent les griffes en position d’accrochage. Elles ne dépensent donc aucune énergie, même pendue pendant de très longues périodes.

Les chauves-souris sont actives de mars à octobre correspondant à la période d’activité des insectes dont elles se nourrissent.

Au printemps : les femelles recherchent des abris calmes et sombres (arbres creux, ponts, combles…). Les mâles vivent généralement en solitaire.

A partir du mois de mai, les femelles se regroupent, mettent bas et élèvent leur unique petit de l’année. Les jeunes voleront et deviendront autonomes dès le mois d’août.

Durant l’automne, mâles et femelles se regroupent pour l’accouplement et constituent des réserves de graisse.

Dès les premiers froids de l’hiver, certaines gagnent des sites souterrains tranquilles offrant une température douce et constante et une hygrométrie élevée (grottes, caves, fissures). Elles y séjourneront jusqu’au printemps en hibernation.

Notre région possède de nombreuses cavités souterraines : grottes, carrières abandonnées, souterrains, où la température (fraiche) et le taux d’humidité (élevé) sont stables. Une dizaine d’espèces de chiroptères utilisent régulièrement ces gîtes pour hiberner. Ils sont indispensables à leur survie.

Les abris utilisés par les chauves-souris peuvent être :

  • murs et façades : la chaleur s’accumule derrière les surfaces exposées au soleil et permet aux chauves-souris de trouver les conditions nécessaires à leur reproduction. Ce sont généralement les petites espèces qui y sont retrouvées (pipistrelles, barbastelle….)
  • combles et toitures : les combles et greniers sont utilisés comme gîtes de mise-bas par plusieurs espèces. Ils doivent être chauds (>25°C), sans courants d’air. Certaines espèces se suspendent, d’autres se regroupent dans les recoins, sur ou le long des poutres. Les animaux s’y abritent sans endommager les matériaux isolants. On peut également en retrouver sous les tuiles faîtières, à l’intérieur des avant-toits…
  • granges et dépendances : privilégiées par plusieurs espèces recherchant des espaces tranquilles et plus ou moins vastes. Toutefois l’existence de coiurants d’air est défavorable.
  • caves et cavités souterraines : sont utilisées notamment pour l’hibernation et dans une moindre mesure la reproduction. Ce sont des gîtes de choix pour les chauves-souris, les cavités fournissant les conditions idéales au sommeil léthargique : obscurité totale, ambiance fraiche et humide….
  • les arbres : Les chauves-souris utilisent des gîtes arboricores très divers : anciens trous de pic, écores décollées…

La Chapelle des Pots est depuis 2017 refuge pour chauves-souris.

Vous pourrez y rencontrer :

-la pipistrelle commune

Petite chauve-souris (envergure 18 à 24cm), poids de 3 à 8g, au pelage dorsal de brun sombre à brun roux, celui du ventre est plus clair mais le contraste est peu marqué. La face et les membranes sont brun noir et contrastent avec le pelage. Les oreilles sont petites et triangulaires de l’envergure.

Cette espèce, très anthropophile, utilise essentiellement le bâti comme gîte. 

-l’oreillard roux

Chauve-souris de taille moyenne (envergure de 24,5 à 30cm) et d’un poids de 6 à 14g, caractérisée par ses immenses oreilles reliées à la base par un repli de peau. Le pelage dorsal est brun roux, long et épais, et blanc gris sur le ventre.  Il vit uniquement en milieu arboricole.

-le noctule de Leisler

Espèce de taille moyenne (envergure de 26 à 34cm), poids de 8 à 23,5, aux membranes alaires et à la face brunes. Le pelage court et dense est brun terne et un peu plus clair sur le ventre. Les oreilles sont courtes et larges au sommet bien arrondi et le tragus est en chapeau de champignon. Ses ailes sont longues et étroites avec l’envers velu le long de l’avant-bras. Il vit uniquement en milieu arboricole.

-le petit rhinolophe

Le Petit Rhinolophe est le plus petit représentant de la famille des Rhinolophidés (envergure 19,2 à 25,4), poids de 4 à 9g, il ne peut pas être confondu avec les autres espèces. Le pelage est brun clair sur le dos et grisâtre sur le ventre. Les membranes alaires et les oreilles sont marron clair. Il affectionne les caves en hiver et les dépendances en été. 

-le grand rhinolophe

C’est le plus grand Rhinolophe de France (envergure 33 à 40), poids 15 à 34g. Ses ailes sont courtes et larges et les avant-bras robustes. Son pelage est épais, gris brun sur le dos avec des nuances de brun roux, et blanc grisâtre sur le ventre. Il affectionne les vastes combles en été. En hiver on trouve cette espèce en cavité souterraine.

Les chauves-souris sont des indicateurs d’une nature en bonne santé. Elles sont toutes protégées par la loi.

Pour rappel

Elles ne s’accrochent pas dans les cheveux des femmes

Elles ne mordent pas au cou pour sucer le sang

Elles ne sont pas très prolifiques (1 petit/an)

Elle ne portent pas malheur.

Haut de page